Méthode multi-état

La méthode des tables multi-état a été proposée par Rogers et ses collègues afin de prendre en compte la récupération des fonctions perçues et le retour à la santé. Les données proviennent d’études longitudinales qui fournissent les probabilités

  • d’occurrence de l’incapacité ou de tout autre problème de santé
  • de recouvrer de son incapacité ou de tout autre problème de santé
  • de décéder, pour les personnes initialement en incapacité ou initialement en bonne santé.

Les tables multi-état sont calculées à l’aide de ces probabilités en simulant pour chaque âge les risques d’entrer en incapacité, de récupérer ou de mourir. On en déduit le nombre d’années personne avec ou sans incapacité.

Cette méthode basée sur les probabilités de transition entre états de santé, a l’avantage de fournir un indicateur périodique qui prend en compte la réversibilité de l’incapacité. Son inconvénient réside dans la rareté des données disponibles. Seulement un petit nombre de pays peut ou pourra fournir des données nationales permettant l’utilisation de la méthode des tables multi-états. De plus, un intervalle trop long entre deux vagues successives ne permet pas de capter une partie du flux entre états de santé entre deux vagues de l’enquête et introduit un biais.

  • Rogers A, Rogers RG, Branch LG. A multistate analysis of active life expectancy. Public Health Rep 1989;104:222-225.

Cette page donne accès à des documents et liens vers différentes méthodes de calcul des tables multi-état :

  • La méthode Interpolated Markov Chain "IMaCh":
    Lièvre A., Brouard N. and Heathcote Ch. Estimating health expectancies from cross-longitudinal surveys. Mathematical Population Studies 2003;10(4):211-248
  • Le Gibbs Sampler for Multistate Life Tables Software-GSMLT de S Brown et S Lynch.
  • Le programme SPACE :
    Cai L., Hayward M., Saito Y., Lubitz J., Hagedorn A., Crimmins E.M. Estimation of multi-state life table functions and their variability from complex survey data using the SPACE Program. Demographic Res. 2010;22(6):129-158.